mardi 12 octobre 2021

ROTOTO 1er



Salle Roland Topor
12h30
La Piste d'envol

Synopsis

ROTOTO Ier est une pièce sur la guerre. La très simple guerre à l’humanité que fait ce personnage, qui s’est arrogé le pouvoir absolu à la faveur d’une élection aux ROTOTOS-Unis. Il n’est que sarcasmes, vindicte et plainte. Il gémit sans arrêt de ce qu’on n’est pas gentil avec lui, ce qui lui permet de mieux persécuter ensuite. S’opposent à lui une jeune étudiante idéaliste, Charlotte, que son fiancé Léonard, un sceptique, tente vainement de réfréner, ainsi que Winston Churchill et Eleanor Roosevelt. Elle est la voix de la raillerie du virilisme, il est l’autre voix de la guerre, différente de celle de ROTOTO Ier : la guerre que selon lui on doit faire à la guerre. La vulgarité et la cruauté du tyran enflent de scène en scène, d’un petit garçon à qui il apprend que le Père Noël n’existe pas au pari sur la vie de Charlotte prise en otage : si son adversaire gagne au golf contre lui, elle sera sauve, sinon elle sera exécutée. ROTOTO Ier gagnera-t-il ?

Il y a aussi des robots, ricanants, persifleurs, rototistes.

 

 

Extrait du texte :

CHURCHILL : - J’ai écrit les dialogues d’un film sur Napoléon, un de mes films préférés, par conséquent. Enfin, contre Napoléon. Je n’aime pas les régimes civils dirigés par des militaires. Au début de la guerre contre M. Hitler, comme on apportait son uniforme de colonel à la reine, elle a refusé de le mettre et est sortie en tenue civile dans Londres déchirée par les avions allemands. La civilité n’est pas la qualité la plus prisée dans les moments où le monde se crispe.

ELEANOR ROOSEVELT : - Dans Une pièce à soi , Virginia Woolf dit que les femmes…

CHURCHILL : - Un homme qui ne lit pas de littérature est un homme incomplet. Il pourra diriger une banque, il ne sera qu’une brute sachant faire des comptes. J’ai lu les deux plus grandes littératures du monde, la française et l’anglaise - dans cet ordre, je l’avoue. Don Quichotte, quelle méchanceté. Ce livre a tué l’esprit chevaleresque en Europe.

ELEANOR ROOSEVELT : - Dans Le Bruit et la fureur, le personnage du handicapé mental…

CHURCHILL : - Le cher Edward Lear ! un écrivain qu’on dit pour enfants. C’est à cause de sa fantaisie. Les adultes ne prennent les choses au sérieux que si elles leur parlent d’une façon solennelle. « Il était une fois un vieillard avec un nez, / Qui disait : ‘‘ Si vous choisissez de supposer, / Que mon nez est trop long, c’est certainement erroné ! ’’/, Ce remarquable vieillard avec un nez ! » Combien de tyrans ont été persuadés que leur nez devait être le critère universel ?

ROTOTO Ier : - J’ai lu un roman une fois, d’un génie à ce qu’i disaient, j’ai trouvé ça stupide. Il mettait de la logique partout. La vie n’a pas de ‘‘ logique ’’. On peut faire ce qu’on veut. C’est le plus malin qui gagne. Pas le plus fort, attention ! Les forts sont très très stupides. On a jamais vu un ancien sportif devenir chef, vous vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ? Bien sûr i faut flatter les forts, ça leur fait plaisir et pendant ce temps-là i pensent pas à vous renverser, mais ça fait encore plus plaisir aux stupides qui vous votent. Les muscles les impressionnent. Vive le muscle ! Churchill, comme moi, jamais de sport.



Mentions de production

Lecture présentée par les élèves de La Salle blanche / Laboratoire de l’Acteur-Chercheur.


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